Star Wars - Un héros déchu (Récit)

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Une promesse est rompue
Un Jedi a été déchu
Un Sith prend sa place

Ainsi naît la menace Séparatiste...

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaien, très lointaine...
Voilà maintenant longtemps que la République connaissait la paix. Mille ans sans la moindre guerre, le moindre conflit armé. Mille que les valeureux chevaliers Jedis veillant sur la galaxie n'avaient plus été opposés à la menace Sith qui, auparavant, dominait la galaxie et lui imposait sa terrible domination.
“Les choses étaient telles qu'elles devaient être”, pensait Mun. “Elles devaient rester ainsi, sous peine de voir la galaxie abandonnée au chaos et à l'anarchie.”
Mun Massa était un jeune homme âgé de dix-neuf ans. Sa peau était claire, ses yeux d'un vert d'émeraude éclatant, tandis que ses cheveux coupés courts étaient bruns. C'était un Padawan, comme en attestait la longue et fine mèche qui venait caresser sa joue droite. Jusqu'aujourd'hui, le jeune homme avait été entraîné par Maître Yoda lui-même.
Massa faisait les cent pas devant la salle du Conseil Jedi. Ce n'était pas le simple fait d'y entrer qui le rendait nerveux, mais bien ce qui allait l'y attendre lorsqu'il y allait y entrer. En effet, ce jour-ci devait marquer la fin de l'apprentissage du Padawan. Toutefois, avant de pouvoir participer à la cérémonie, il lui fallait accomplir ce que l'Ordre Jedi appelait “L'Epreuve du Jedi”. Elle consistait à effectuer une batterie de tests visant à évaluer les compétences des Padawans et à déterminer si ceux-ci étaient oui ou non aptes monter en grade et devenir des Chevaliers Jedis. Mun s'apprêtait à marcher dans l'inconnu : conformément à la procédure, on ne l'avait ni informé de l'endroit où allait se dérouler les tests, ni en quoi ceux-ci allaient allaient consister. Mais ce n'était pas ces deux détails qui mettaient Mun dans ce tel état de stress, et ce n'était pas non plus l'idée de devoir effectuer l'épreuve. Il était talentueux, il le savait, il était largement capable de les réussir avec brio. Ce qui le rendait terriblement nerveux, c'est la perspective, dont les probabilités étaient certes très minces, mais pas nulles, était d'échouer devant tous les Maîtres Jedis du Conseil, venus le voir pour constater par eux-mêmes ses dons. Quelle honte pour lui, Mun Massa, descendant lointain de Polis Massa, Jedi mort il y a plusieurs siècles, et dont le nom fut attribué à un astéroïde de la galaxie.

Soudain, la porte s'ouvrit. Elle découvrit alors la salle du Conseil, occupée par douze sièges où siégeaient des Maîtres Jedis, que Mun avait tous plus ou moins déjà vus. Celui-ci entra dans la salle, dont la porte se referma immédiatement derrière lui. La tension qui planait dans l'atmosphère de la pièce était palpable. Les Maîtres Jedis semblaient presque aussi nerveux que l'était le jeune Padawan lui-même. Ce fut Maître Windu qui mit un terme au silence pesant qui régnait :

- Comme tu le sais, jeune Massa, tu as été convoqué ici dans le but d'évaluer tes compétences, et de voir si tu es apte à intégrer l'Ordre Jedi. Sans plus attendre, tu vas être conduit dans la salle où l'Epreuve aura lieu. Nous t'y observerons depuis la salle du Conseil. Que la force soit avec toi !

Tandis que Mun s'attendait à voir l'un des Maîtres présents dans la pièce se lever pour le conduire jusqu'à l'endroit où devait avoir lieu l'Epreuve du Jedi, un cercle bien tracé autour de lui sembla alors s'effondrer. Un frisson d'angoisse traversa alors le jeune homme, avant que la vue de baies vitrées autour de lui le rassura, lui faisant comprendre qu'il s'agissait d'un ascenseur banal. La descente dura pendant près de trois minutes, signifiant, au vu de l'importante vitesse de celle-ci, que Mun se trouvait désormais en dessous du sol. À l'arrivée, le jeune Padawan comprit qu'il se trouvait sûrement dans un réseau souterrain secret, ou qui, tout du moins, lui était resté inconnu jusqu'alors.
L'endroit était sombre, et son éclairage superficiel légérement bleuté, mais ce furent surtout l'immensité de l'endroit et le silence qui y régnait qui troublèrent le jeune homme. Ce dernier pouvait apercevoir de hautes plateformes soutenues par d'énormes piliers, et en haut desquelles il aurait eu une meilleure vision du terrain. Afin de pouvoir jouir de celle-ci, il en appela à la Force pour sauter tout en haut de l'une d'elles. D'ici, il put observer le terrain dans sa totalité. Toutefois, il ne pouvait pas voir la face cachée des plateformes, ce qui ne le mettait pas totalement à l'abri d'un quelconque danger. Mun en avait conscience, et c'est pourquoi il alluma son sabre laser, par mesure de précaution. Prudent, il continuait malgré tout à tourner autour de lui-même, afin de s'assurer qu'aucun ennemi ne s'approchait de lui.

Une pluie de grenades jaillit alors de nulle part et atterrirent au pied de la plateforme sur laquelle le jeune homme était. Elles explosèrent toutes presque en même temps, et formèrent un énorme cratère dans le sol, au sein duquel la plateforme chuta violemment. Toutefois, les réflexes Jedi de Mun lui permirent de sauter une fraction de seconde avant que les grenades n'explosent. Il atterrit souplement sur le sol, et repéra tout un bataillon de droïdes d'entraînement, dispersé à travers le terrain tout entier, dissimulé derrière des plateformes. Ceux-ci ouvrirent le feu, et Mun dût parer chacun de ces tirs lasers avec son sabre. Mais les droïdes étant trop nombreux, il lui fallut se replier, et se cacher derrière le pilier le plus proche de l'ascenseur qui l'avait amené ici. Il devait maintenant trouver une idée, puis agir, et ce, au plus vite. L'idée lui vint lorsqu'il constata que son seul désavantage au final, était l'infériorité numérique. Il devait agir judicieusement, et choisir comment placer ses pions afin de pouvoir faire “échec et mat”.

Le Padawan repéra un des droïdes, puis se concentra de toutes ses forces pour faire appel à la Force, et prendre le contrôle du peu de cervelle que détenait le robot. Il le souleva ensuite dans les airs et le fit tirer sur ses semblables. Un bon nombre d'entre eux pèrirent, tandis que le reste se dispersa. Il était maintenant plus facile pour Mun d'agir, puisqu'ils étaient désordonnés et paniqués. C'est alors qu'il sentit la présence de deux droïdes derrière lui, leur arme braquée sur lui. À peine eurent-ils le temps d'ouvrir la “bouche” pour exiger qu'il se rende que Mun, vif comme l'éclair, d'un seul coup de sabre, décima les deux machines.

Le Jedi en devenir décida d'attendre un instant pour voir si d'autres droïdes allaient le trouver de la sorte. Grave erreur ! Durant ce court instant de répit, une porte s'ouvrit à l'autre bout de l'immense salle, découvrant un nouveau bataillon de droïdes. L'infériorité numérique était désormais plus importante que jamais. Mun ne prit, cette fois-ci, pas le temps de réfléchir, et en fit appel à la Force pour bondir en haut d'une nouvelle plateforme. Une fois en haut de celle-ci, il sauta en visant le juste milieu du bataillon qui progressait à travers la salle, activa son sabre laser, et frappa de toutes parts, repoussant avec la Force un maximum d'ennemis, laissant son instinct guider son sabre et ses coups. Mun parait chaque tir repoussait chaque droïde qui s'approchant trop près de lui, plantait son sabre dans chaque robot qui était à sa portée. Ces efforts s'avèrèrent payants puisqu'ils détruirent presque entièrement ce deuxième bataillon. Le Padawan retrouva chaque rescapé et le frappa de son sabre, les faisant tous tomber raides, les uns après les autres. Toutefois, alors que le dernier droïde tombait au sol, Mun entendit un bruit d'ascenseur. Insctinctivement, il se retourna vers celui qui l'avait conduit ici. Mais un court instant de réflexion supplémentaire lui fit comprendre que le bruit provenait de la porte d'où étaient sortis les droïdes. Tandis que le jeune homme arrivait devant la porte, celle-ci commença son ouverture, laissant entrevoir brièvement de nouveaux robots de combats. Mun ne laissa pas le temps à la porte de s'ouvrir totalement, et employa la Force pour la refermer. Mais malheureusement, ce n'était pas une solution durable, et tôt ou tard, il finirait par lâcher. Le bataillon lui fondrait alors dessus et il n'aurait alors plus aucune chance de devenir un Chevalier Jedi accompli, comme il en avait toujours rêvé.

Mun retint la porte close, sentant toutefois que ses limites allaient bientôt être atteintes. Il devait maintenant puiser dans ses réserves les plus profondes pour maintenir cette porte fermée, sous peine de voir cette Epreuve se solder par un échec. Mais soudain, il eut une illumination ! Si les droïdes avaient besoin de cet ascenseur pour venir jusqu'à lui, il suffisait de leur en priver. Mun utilisa alors le dernier soupçon d'énergie qu'il avait pour projeter la cage d'ascenseur en hauteur, de l'envoyer bouler en bas, avant de la renvoyer en haut et de la laisser tomber. Le Padawan pensa que cela suffirait pour la détruire, mais il sentit que la porte allait à nouveau tenter de s'ouvrir. Il ne restait plus qu'un moyen pour mettre cette grande boîte métallique hors-service. Il n'était pas sûr que les Maîtres Jedis allaient approuver, mais c'était sa seule chance de remporter le défi. Alors que la porte était ouverte, et que les droïdes d'entraînement s'apprêtaient à sortir, Mun en appela à toute la puissance de la Force, laissant chaque cellule de son corps s'abandonner à elle, et projeta de ses mains des éclairs bleus. Jamais il n'avait employé une telle technique de la Force. Celle-ci était puissante, presque envoûtante, mais elle n'était à prescrire qu'en cas d'urgence, il le savait.

La cage d'ascenseur, que les éclairs avaient mise en flamme, explosa alors violemment. Mun, soucieux, marcha vers la plateforme-ascenseur qui le ramenerait à la salle du Conseil Jedi. La remontée lui parut beaucoup plus rapide que ne le fut la descente. Peut-être était-ce parce que cette fois-ci il appréhendait vraiment ce qui l'attendait, alors que précédemment, il avait en lui cette fièvre heureuse à l'idée de combattre, et de faire la démonstration de ses talents devant les Maîtres Jedis du Conseil.
Une fois arrivé en haut, Mun constata que la salle du Conseil était obscure, et si noire qu'il ne pouvait entrevoir aucun des visages des Maîtres. Soudain, ceux-ci activèrent leurs sabres lasers simultanément, découvrant ainsi leurs visages, à peine visibles sous la capuche qui les recouvraient. Seul Yoda avait le visage découvert. Ce fut lui qui rompit le silence :
Viens vers moi, Padawan.

Mun obéit, et se dirigea vers Maître Yoda, puis posa un genou à terre devant lui et inclina la tête. Le petit Maître Jedi déclara alors :

-Mun Massa, en vertu du Conseil Jedi, et par la volonté de la Force, je te fais à présent.... Jedi...

D'un gest vif, Yoda taillada de son sabre laser la mèche de cheveux symbolique que portait jusqu'alors Mun. Puis, il acheva :

- ...Chevalier de la République !

Mun sentit un frisson de joie tressaillir en lui. Le moment qu'il attendait depuis si longtemps maintenant avait lieu. Il était désormais officiellement proclamé chevalier Jedi par le Conseil lui-même. Selon lui, il n'y avait pas là plus grand honneur et plus grand accomplissement que ce qu'il était en train de vivre en ce moment...

Mun n'avait pas imaginé à quel point la vie d'un Jedi pouvait être harassante. Il lui fallait en effet se rendre très régulièrement aux quatre coins de la galaxie, ce qui ne lui laissait pas le moindre temps de répit. Toutefois, même si c'était là une vie de dur labeur, c'était celle dont il rêvait. Il n'avait jamais envisagé son existence d'une autre manière. Dès le moment où il avait su qu'il pourrait devenir un Jedi, il n'avait cessé de s'entraîner dur pour arriver à accéder à ce rang. Aujourd'hui, il avait enfin accompli cet objectif, et il en était sûrement l'homme le plus heureux de l'Univers. Même si être un Jedi comprenait plus de risques que d'assurances, et que cela le privait de certaines choses, telles que le mariage ou encore les accès de colère, il n'avait jamais envisagé une autre carrière.
Le jeune Jedi ne s'était également jamais rendu compte que le Conseil était si exigeant avec les chevaliers de l'Ordre. Malgré les temps de paix que connaissait la République, le nombre de problèmes à résoudre et de menaces à neutraliser semblait ne jamais diminuer. On aurait dit qu'à chaque fois que les Jedis parvenaient à mettre un ennemi de la République hors d'état de nuire, un nouveau se manifestait, à l'autre extrémité de la galaxie.
Ses tâches étaient désormais beaucoup plus difficiles à accomplir, dans un premier temps de par sa montée en grade, mais aussi parce que désormais, Mun Massa devait effectuer ses missions seul, Maître Yoda ne l'assistant plus dans la plupart de ses missions, comme c'était le cas auparavant.

Le jeune homme était debout, devant la porte close de la salle du Conseil, attendant que un Maître l'autorise à les y rejoindre afin d'effectuer le rapport de sa dernière mission pour le compte de l'Ordre. Lors de celle-ci, il avait dû arrêter un chasseur de primes avec lequel la République fut contrainte de collaborer il y a quelques années, afin de mettre hors d'état de nuire l'un des hommes auprès de qui il recevait des ordres. Cette aide lui avait permis d'être grâcié des quelques délits qu'il avait commis jusque là. Mais cette fois-ci, il avait tenté d'assassiner Palpatine, un sénateur médiocre aux ambitions extrêmement modestes. La raison de cette tentative de meurtre était inconnue, et c'est justement ce qui inquiétait le Conseil, qui voyait ceci comme une attaque directe envers la République.

Malheureusement pour le jeune Jedi, le chasseur de primes était parvenu à s'enfuir, son départ étant prêt à être envisagé à n'importe quel instant. Il ne laissa derrière que la base temporaire au sein de laquelle il s'était installé depuis une courte période. Aucun indice permettant de le retrouver, lui, ou son employeur ne s'y trouvait donc.

La porte s'ouvrit alors. Mun entra et remarqua d'emblée que les Maîtres Jedi attendaient son arrivée avec impatience. Le jeune homme prit son inspiration et dit lentement :

-Le chasseur de primes...a réussi à s'enfuir.

Les Jedis eurent du mal à cacher leur déception. Maître Yoda lui-même ne parvint pas à la cacher, puisqu'il ferma les yeux à la révélation de l'issue de cette mission. Le silence retomba lourdement sur la Salle du Conseil. Après quelques courts instants, seul Maître Windu osa briser la glace en s'adressant à Mun :

-Où se trouve sa base d'opération ?
-Sur un astéroïde dans la Bordure Extérieure, non loin de Tatooïne. Mais elle n'était que temporaire, mes recherches en son sein se sont donc révélées inutiles, répondit Mun.

L'ex Padawan constata avec soulagement qu'aucun Maître Jedi ne le réprimandait pour l'échec que rencontra la mission.

-Inquiétantes et signes de grande culpabilité sont ces fuites répétées, déclara alors Maître Yoda. Regrettable est cet échec, Mun.

“Bien évidemment”, pensa le jeune Jedi. Il était en effet rare de voir le Conseil fermer les yeux sur chaque échec, sans en blâmer les auteurs. Mace Windu effectua alors une proposition quant à l'avenir de cette enquête :

-Afin de résoudre les complications causées par cet échec, je propose que Mun Massa soit chargé de la capture du chasseur de primes, qui devient aujourd'hui une priorité. Nous demanderons des recherches sur le lieu où se cache actuellement notre homme. Si vous êtes chargé de sa capture, il est impératif qu'il soit amené à Coruscant vivant. Même si ce chasseur sera puni pour ses agissements, le plus important est de remonter jusqu'à la personne auprès de qui il a reçu l'ordre d'assassiner le sénateur Palpatine.
-D'accord, je suis, acquiesça Maître Yoda.
-Moi de même, déclara Maître Yaddle.
-Alors, c'est décidé. Nous allons ordonner des recherches, et lorsque celles-ci auront abouti, Mun devra capturer vivant le chasseur de primes. La séance est levée, déclara Maître Windu d'un ton ferme.

Massa acquiesça, s'inclina, puis sortit le premier de la salle du Conseil. Il lui fallait à présent attendre que les recherches aboutissent pour pouvoir agir. Mais jusque là, il demeurait impuissant face à ce danger qui, selon le Conseil, menaçait la République.